La photographe Anya Broido est en mission. Son initiative photographique, appelée Portraits de l'isolement recherche des propositions qui documentent l'expérience de photographes de tous niveaux qui tentent de naviguer dans leurs nouvelles réalités sous les contraintes de la COVID-19.
Mme Broido explique que le projet vise à créer une plateforme permettant aux gens d'utiliser le pouvoir de la photographie pour immortaliser leur expérience de l'isolement. Elle espère que cette initiative encouragera les gens à s'exprimer par le biais de la photographie et à créer quelque chose de significatif, nous unissant tous ensemble dans cette période de solitude.
Format Magazine : Parlez-nous un peu de vous et de ce qui vous a amené à vous intéresser à la photographie.
Broido : Je suis un documentaliste et photographe portraitiste. J'ai toujours été passionnée par l'art depuis mon plus jeune âge et lorsque j'ai étudié la sculpture à la Central Saint Martins University of the Arts de Londres, j'ai commencé à expérimenter les installations et à incorporer la photographie dans ma pratique. L'emplacement de l'université dans le quartier londonien de Soho a attiré mon attention : c'était un lieu vivant où l'on pouvait se promener et explorer, peuplé de nombreux personnages intéressants et d'endroits cachés. Rapidement, c'est devenu mon point de chute habituel, où je sortais pour documenter les sous-cultures de la ville la nuit, un thème qui a dominé mon travail depuis lors, cimentant mon amour et mon avenir dans la photographie.
Comment vous est venue l'idée de votre projet, Portraits d'isolement ?
Portraits de l'isolement est née en constatant que de nombreux photographes tournaient l'objectif vers leur vie intérieure, leurs limites devenant une source d'inspiration. J'étais très intéressée par les différentes expériences, par leur caractère à la fois unique et similaire. C'est de là qu'est née l'idée des "Portraits de l'isolement", invitant les photographes à soumettre les portraits d'eux-mêmes qu'ils avaient pris dans leur propre maison et encourageant l'autoportrait à être utilisé comme un vaisseau pour présenter les expériences partagées de chacun lors de la 19e édition de COVID.
L'art a si souvent été utilisé comme moyen de catharsis et, en cette période difficile, il nous a semblé très important d'utiliser la photographie comme moyen de libérer les nouveaux sentiments, souvent difficiles, suscités par la pandémie. Les résultats ont été surprenants, variés, innovants et souvent très émouvants.
Pourquoi ce projet est-il important pour vous ? Pourquoi maintenant ?
Tout le monde peut se sentir isolé, surtout en ce moment. Ce projet est une plateforme qui permet de canaliser ces sentiments et de créer des liens. Il n'y a pas de discrimination, ni de frais d'inscription élevés. C'est un espace ouvert à tous, quelles que soient les capacités de chacun. Je pense que les plateformes ouvertes sont très importantes à une époque où les restrictions artistiques sont plus importantes et où les circonstances de la vie sont plus difficiles.
Le projet permet également de collecter des fonds pour le Global Foodbanking Network (réseau mondial de banques alimentaires). Avec les fermetures d'entreprises et d'écoles et les pertes d'emplois, le coronavirus a exercé une pression sans précédent sur les banques alimentaires. Le réseau mondial de banques alimentaires (GFN) aide les banques alimentaires de première ligne à répondre à ce besoin immédiat.
Selon vous, quel rôle la photographie doit-elle jouer dans notre expérience culturelle et personnelle du COVID-19 ?
La photographie saisit un instant du temps, l'immobilise. L'une des principales motivations qui m'ont poussé à lancer ce projet était de créer des archives qui constitueraient un témoignage important de ce moment historique sans précédent. La photographie nous offre ce privilège. Nous l'avons utilisée tout au long de la pandémie pour connaître immédiatement les événements qui se produisaient et nous l'utiliserons à l'avenir pour nous souvenir de ce qui s'est passé et de ce que l'on ressentait à ce moment-là. Aujourd'hui, la photographie est devenue une composante essentielle de la manière dont nous vivons et analysons les événements culturels et personnels.
Comment la pandémie vous a-t-elle affecté en tant que photographe ? A-t-elle ouvert de nouvelles perspectives ou de nouvelles voies ?
Comme beaucoup, l'impossibilité de voyager ou de rencontrer des gens m'a poussé à chercher du réconfort, des connexions, de la compréhension et de l'inspiration à travers de multiples plateformes en ligne. Ce faisant, j'ai découvert une mine de talents et de créativité pendant le COVID et j'ai beaucoup mieux apprécié les multiples façons dont nous recevons l'information aujourd'hui par le biais de méthodes multimédias de narration. Je voudrais m'accrocher à ce niveau multidimensionnel de communication et l'intégrer dans ma propre pratique.
L'un des aspects les plus surprenants de la Portraits de l'isolement Pour Mme Broido, la diversité des supports créatifs utilisés par les photographes pour représenter leur expérience en 2020 a été déterminante. Elle explique que les posts Instagram, les gifs, les TikToks, les podcasts, les interviews et les articles interactifs ont tous fait leur apparition dans la liste des soumissions qui nous sont parvenues.
Pour soumettre leurs propres pièces à Portraits de l'isolementBroido encourage les photographes à visiter le site page de soumission pour soumettre jusqu'à trois images prises avec n'importe quel modèle d'appareil photo ou de dispositif électronique. Les photographes peuvent soumettre une seule photo ou une série de photos qui seront présentées dans la section "Spotlight" du site web de l'Union européenne. Portraits de l'isolement site web.