Bas Berkhout a un esprit créatif curieux et s'intéresse vivement à la façon dont les autres font de l'art. De leurs luttes à leurs triomphes, il est constamment à la recherche d'émotions réelles et de moments honnêtes.
Originaire des Pays-Bas et aujourd'hui installé à Brooklyn, le cinéaste est à l'origine d'un projet vidéo très populaire. Comme sait commeune série de courts métrages documentaires sur des créateurs de renom tels que la styliste Jessica Walsh et l'artiste Victo Ngai. En partenariat avec Format Berkhout dirige InFrameCette série montre la vie de photographes, d'illustrateurs, d'artistes et de designers au-delà de leurs portfolios.
Nous nous sommes entretenus avec M. Berkhout pour en savoir plus sur les défis et les récompenses qui accompagnent le travail sur InFrame, qui dure maintenant depuis près d'un an.
J'ai tendance à me concentrer sur les défis personnels de la personne. Je suis convaincu que c'est la plus grande source d'inspiration pour influencer d'autres artistes et professionnels.
"Je me concentre toujours sur le parcours", explique Berkhout à propos de ses sujets. "Comment sont-ils devenus les professionnels qu'ils sont aujourd'hui ? C'est en quelque sorte la seule stratégie derrière tout cela. Berkhout vise toujours l'authenticité, ajoutant : "J'ai tendance à me concentrer sur les défis personnels de la personne. Je suis convaincu que c'est la plus grande source d'inspiration pour influencer d'autres artistes et professionnels."
Il peut être tentant, lorsqu'on dépeint des créatifs au travail, de passer sous silence les échecs délicats et les problèmes désordonnés auxquels ils sont souvent confrontés, au profit de la présentation d'un produit fini impeccable. Mais, comme le souligne M. Berkhout, les échecs et les luttes qui tendent à assaillir le travail créatif sont une partie cruciale du processus.
"Je pense qu'il est important de partager ces histoires de défis", explique M. Berkhout. Dans ses documentaires sur les créateurs, il cherche à partager "ce qu'ils ont surmonté et comment ils ont fait face à certains problèmes. Comment ils ont été vulnérables à un moment donné de leur carrière. Je pense que c'est humanisant. Pour les gens qui pourraient voir ces vidéos, c'est l'aspect inspirant de la chose".

Avec l'aimable autorisation de Jessica Lehrman.
Berkhout a connu sa part d'échecs. Son parcours a commencé il y a 14 ans, après avoir posé sa candidature à plusieurs académies des beaux-arts, qui l'ont rejetée à plusieurs reprises. Mais cela ne l'a pas découragé. Au contraire, ces refus ont contribué à faire de Berkhout le cinéaste en mouvement qu'il est aujourd'hui.
Bien que M. Berkhout ne se considère pas comme un artiste à proprement parler, la créativité est sans aucun doute un moteur pour toutes ses activités professionnelles, y compris le travail axé sur les marques qu'il effectue au sein de l'agence qu'il dirige.
"J'aime vraiment ce que je fais maintenant", dit Berkhout, "et j'ai l'impression que ma voix artistique est définitivement présente dans ces choses qui sont marquées. Si les marques comprennent que cet exutoire créatif est nécessaire, je pense que c'est une réussite pour tout le monde.

Avec l'aimable autorisation de Dylan Isbell.
Ayant grandi aux Pays-Bas, M. Berkhout se considère comme 100% néerlandais, même s'il a déménagé aux États-Unis. Il explique que le sentiment de confort que lui a procuré sa communauté pendant sa jeunesse l'a aidé à explorer et à s'épanouir sur le plan créatif. Il s'est senti libre de suivre les moments colorés qui l'inspiraient, au lieu de viser simplement les emplois qui rapportaient le plus d'argent.
"Je pense simplement que lorsqu'on fait ce qu'on aime, l'argent suit", explique M. Berkhout. "J'y crois vraiment. Aujourd'hui établi à New York, M. Berkhout trouve son inspiration dans la bizarrerie quotidienne de la ville : "Tout est possible ici, il y a tellement d'énergie et d'opportunités.
Lorsque vous faites ce que vous aimez, l'argent suit.
Le style privilégié de Berkhout, qui consiste à rendre visite à ses sujets de manière intime mais brève, caractérise Série InFrame de Format. Ces prises de vue sont rapides, mais toujours très personnelles, car Berkhout explore l'histoire professionnelle et personnelle de ses sujets, ainsi que leurs inspirations.
"Ces deux jours sont profonds et intenses, et il y a beaucoup de vulnérabilité", explique-t-il. "Je pense que c'est très courageux de leur part de me faire confiance.
Il est important pour Berkhout de nouer des amitiés et des relations une fois le tournage terminé. Le fait de poser à ses sujets tant de questions personnelles suscite inévitablement de vives émotions ; c'est pourquoi le fait de filmer en solo permet à Berkhout de se rapprocher. Lorsqu'il filme, c'est lui qui est là, au lieu d'une grande équipe de tournage, ce qui rend l'expérience beaucoup plus personnelle.

Avec l'aimable autorisation de Dylan Isbell.
Grâce à cette approche individuelle, M. Berkhout se familiarise avec son interlocuteur, ce qui lui permet d'aborder des sujets qui lui tiennent à cœur.
"Par exemple, la vidéo que j'ai réalisée avec Zun Lee parle beaucoup de la parentalité. J'ai eu une fille il y a neuf mois, donc ces choses dans ma vie sont importantes", explique M. Berkhout. Dans cette épisode de InFrameLe photographe Zun Lee évoque son espoir de renouer avec son père biologique, dont l'absence tout au long de sa vie a influencé son travail de photographie d'autres pères.
C'est du lourd, mais Berkhout parvient à terminer sur une note positive, laissant au spectateur le sentiment d'avoir appris à connaître Lee bien mieux qu'il ne s'y attendait.
Parce que Berkhout s'efforce d'établir un lien personnel avec ses sujets, ses vidéos donnent l'impression d'être proches, d'une manière qui est à la fois prévenante et réelle. Cette proximité permet au spectateur de se sentir plus facilement lié au sujet du film et peut peut-être l'aider à s'inspirer des sujets de Berkhout.
M. Berkhout espère que les spectateurs retireront de son travail un sentiment d'optimisme. Si des milliers de personnes regardent cette vidéo et qu'une seule d'entre elles se dit "J'avais besoin de cette vidéo à ce moment précis", alors je me dis "Mission accomplie".

Avec l'aimable autorisation de Zun Lee.